La plate-forme de microblogging l’annonçait sur son blog le 24 mai dernier : la règle des 140 signes historiques de l’entreprise sera assouplie dans les prochains mois. Alors, mesure saine ou nuisible au réseau social ?
Mais au fait, pourquoi 140 caractères ?
Cette restriction a toujours fait l’objet de remontrances sur la twittosphère. Vous n’êtes pas sans savoir que cette limite stricte fait la notoriété même de ce réseau social et qu’elle nécessite bien souvent de jongler (avec ingéniosité) avec les mots.
Cette contrainte provient de celle imposée par le language SMS. Établie par le chercheur allemand Friedhelm Hillebrand en 1985, il a estimé que pour faire passer un message, une idée ou simplement poser une question, 160 caractères étaient suffisants. Les créateurs de Twitter, à la base prédestiné à être une messagerie instantanée, ont tout simplement choisi de s’aligner sur ce standard. Ainsi, le message que l’on envoie sur Twitter peut faire jusqu’à 140 caractères, et 20 autres sont laissés pour le nom de l’utilisateur.
Une règle sacro-sainte que le PDG de Twitter, Jack Dorsey, avait pourtant déjà décidé de lever au mois de janvier. Celle-ci n’était cependant destinée qu’aux messages privés, permettant alors aux utilisateurs d’envoyer des textes allant jusqu’à 10 000 caractères.
Se renouveler pour mieux régner
Quelles sont donc les nouveautés ? Elles sont au nombre de quatre et concernent essentiellement :
- les noms d’utilisateurs qui, désormais, ne sont plus comptabilisés dans les Tweets,
- les gifs, les photos et les vidéos ne le sont plus non plus,
- les tweetos, qui peuvent se retweeter eux-mêmes,
- les tweets, qui commenceront par un @ ne seront plus considérés comme des réponses.
Alors que certains aficionados du réseau le perçoivent comme l’annonce d’une mort certaine de Twitter, d’autres y voient la réponse à un besoin légitime face à la concurrence. Les pratiques des utilisateurs des médias sociaux changent et évoluent, les réseaux sociaux aussi, d’où l’importance de se faire accompagner. Déjà beaucoup de tweetos avaient trouvé des stratagèmes pour contourner cette limite de caractères , tels que les tempêtes de tweets ou les images qui affichent des textes entiers. Une audience qui a finalement moins été au rendez-vous fin 2015, où 320 millions de personnes actives ont été recensées sur le réseau social, contre un milliard et demi de membres sur Facebook.
C’est en partant de ce constat que Twitter a choisi d’évoluer en autorisant toutes les tailles des messages, sous le projet “Beyond 140”, et ce malgré les plaintes des nostalgiques. Cette évolution ne changera cependant pas pour autant l’utilisation même du réseau social.
